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« Rendez-vous dans la forêt 4 » sort cet automne !
Les vraies victoires
On vous aime…
La vie d’écrivain
Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore terminé mon livre. Je suis plongé en plein dans son écriture et j’y passe chaque jour plusieurs heures. Si le soleil se pointe, je disparais de l’atelier pour le suivre en forêt. J’embarque mon ordi portable sur le dos, et mes histoire à raconter dans la tête. Je profite de la balade, pour interroger Dieu sur ce que je dois dire et de quelle manière. J’écoute…
Puis, arrivé près d’un banc baigné de quiétude et de lumière, je m’y installe. J’écris, écris et écris encore jusqu’à ce que le froid (ou la batterie vidée) ait raison de moi et je retourne à l’atelier.
Pour moi, écrire, c’est aussi vivre un moment avec Dieu. Je ressens l’émotion de l’histoire que je décris et revis en souvenir. C’est brûlant, pétillant, complètement désordonné et c’est alors tout l’art d’en faire quelque chose de cohérent.
J’aimerais vous dire que ce sont toujours des moments de paix, mais à la vérité, j’ai parfois l’impression d’accoucher. Toutes les anecdotes que j’écris sont ouvertes en même temps dans ma tête. J’essaie d’avoir une idée d’ensemble et, en même temps, précise. Je remets constamment en question les pages que je noircis. Je les sonde, les efface, les recommence. Je passe mes idées au creuset de l’excellence pour en éliminer le moindre ennui, répétition ou redite. Parfois, je n’y arrive pas, tombe sur un nœud insolvable ou ressens instinctivement que l’histoire est bancale. Je demande l’aide de Dieu, car alors je ne sais plus ce qui est bon ou pas. Je suis parfois tellement sur-concentré et paumé, que je n’arrive plus à me rappeler de mots simples ou des noms des gens que je connais. Il m’arrive d’en rêver parfois, et mon sommeil en pâtit. C’est de plus en plus courant que je me lève au milieu de la nuit pour noter une phrase, travailler un paragraphe. Soudain, BOUM ! C’est l’instant de grâce où tout s’emboîte ! C’est l’alignement de mots, d’émotions, de pensées divines, juste parfait…!
Je me demande parfois si je ne suis pas un peu fou? car je peux passer des heures sur un petit bout de texte pour chercher à l’améliorer. Ça exige d’avoir la tête dans les nuages pour l’inspiration et, paradoxalement, une discipline de fer dans le travail. Souvent sans pitié pour ma paresse, je la soumets à la réussite d’une œuvre. Je re-travaille encore et encore ce qui pourtant, la veille, était pour moi une merveilleuse trouvaille qui pouvait me rendre euphorique. J’en abandonne d’autres qui font ma fierté avec regret car je réalise qu’elles ne coïncident pas avec l’ensemble du livre, car il est tout entier ouvert dans ma tête.
Puis, je retrouve mon équipe, je regarde où chacun en est dans son travail méticuleux. Je réponds aux questions, évalue, admire les couleurs, mises en page, idées qu’ils ont réalisées. Je cherche avec eux des solutions pour les milles choses obligatoires ou autres projets que nous entreprenons en parallèle. J’essaie d’aider les uns et les autres dans les affaires courantes et passe mon temps à prendre des décisions. Il y a les bâtons dans les roues des douaniers, les problèmes avec les impressions en retard, les paquets de poste que nous recevons en retour, les livreurs-surprises qui posent des palettes de livres sur la rue et qu’il faut vite débarrasser. En même temps, il y a tous les jours des personnes qui m’écrivent, me téléphonent ou viennent me voir avec parfois, des problèmes extrêmement graves dans leur vie et je prie avec eux. Il arrive alors aussi qu’il y ait des guérisons miraculeuses. Parfois nous mangeons tous ensemble ou sur le pouce. Tous les jours, je me fais une pause d’une heure de guitare électrique à donf. Et si je trouve le temps, je creuse dans ma cave (j’ai des inondations !), c’est pour moi une excuse pour écouter la bible, ça me vide la tête et me fortifie grave (C’est du fitness-méditation !) Puis le soir, je dessine jusque tard dans la nuit les dessins qui seront dans ce même livre (ou le suivant). Je le fais en mattant un film avec ma femme. Le dessin c’est toujours un bon moment. Je donnerai mes esquisses le lendemain à mon équipe qui les retravailleront avec ou sans couleurs.
Ce n’est pas toujours facile, je sens parfois le poids des responsabilités et pourtant tous ces moments que je viens de vous décrire sont remplis de pépites de bonheur, ponctués de joie véritable, de réponses et de miracles.
Parfois je me lève à 3 heures du matin et retourne dans la forêt pour tout remettre dans les mains de Dieu, car je me sens écrasé, dépassé. Et reviens une heure plus tard avec la légèreté et la sérénité du ciel, pour dormir encore quelques heures avant de tout recommencer.
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Le Collector de Rendez-vous dans la forêt 4