Ce qui ne se voit pas… s’oublie. Épisode 3/7

Le véritable spectateur

Tous les spectateurs ne viennent pas me partager ce qu’ils vivent durant la représentation, mais quand ça arrive, il y a de véritables pépites.

 

Le Rendez-vous de Tino*

*ce n’est pas son vrai nom

 

22 Octobre 2023, Neuchâtel. Nous venons de finir la représentation. Encore empreint de l’ambiance profonde qu’il vient de vivre, le public quitte gentiment la salle. À genoux sur scène, je range avec précaution les câbles de guitare, me demandant si j’ai assez bien joué ou non. Accompagné de son épouse, un homme s’approche alors de moi. Je le reconnais aussitôt, je l’ai croisé il y a peu avec sa caravane, à un séminaire de délivrance qui avait lieu sur les hautes Alpes de France.

 

J’ai tout de suite compris au sérieux de son regard, qu’il avait davantage que de légères salutations à me livrer. Il me partage qu’un très long chemin l’a conduit jusqu’à cette soirée :
– J’ai une maladie incurable qui me fait souffrir. La science ne peut pas grand-chose pour moi. Alors, je prie souvent pour que Dieu me guérisse. Je multiplie les séminaires de guérisons, pour solliciter des hommes de Dieu. Je suis celui qui chaque fois s’avance à l’église, lorsqu’on propose la prière au malade. Mais voilà d’autres guérissent, mais pas moi…

Pourquoi…? C’est ce je demande souvent à Dieu. Hier, j’avais une fois de plus le cœur lourd et me suis épanché sur Lui, mais silence radio sur le sujet.

Et ce soir, lorsque le personnage que tu joues a posé exactement la même question à son Roi et qu’il lui a répondu : “Ce n’est pas le moment pour toi de le savoir, mais c’est celui de me faire confiance…”, Dieu m’a répondu en personne à travers toi. 

Son Saint-Esprit a physiquement touché le sommet de ma tête. Il m’a traversé de tout le corps jusqu’à la plante des pieds. J’ai senti une paix merveilleuse m’envahir qui m’a délivré de tous mes “pourquoi”.

 

Je ne savais que lui dire, mais il n’avait pas besoin d’une parole de plus, alors avec tendresse, je lui ai souhaité bonne route. Main dans la main avec sa femme, la démarche légèrement pénible, il a tourné les talons. Mais même de dos, je voyais encore son sourire lumineux qui venait des profondeurs de son être. Je l’ai observé s’éloigner vers d’autres cieux et même retourné à mes rangements, je revois son sourire.

 

Une fois de plus, j’ai été davantage spectateur que mon public.

A suivre…

 

 


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