L’aéroport céleste
Dès l’annonce de la naissance d’Auguste, l’enfant de Séphora, ma fille aînée, je vais l’accueillir à cet aéroport céleste qu’est l’hôpital. A chaque visite, je le trouve endormi, c’est compréhensible: il récupère encore du grand voyage qu’il a dû accomplir pour parvenir jusqu’à nous.
Premières fois
J’ai l’intuition que les premiers jours d’un être sont très importants pour le reste de la vie. Du coup, je ne veux surtout pas rater un tel rendez-vous. D’autant que demain, je pars 3 semaines en mission/tournée sous d’autres cieux.
Sensibilité
Quel bonheur de porter le petit bout de chou joue contre joue tout en lui marmonnant des chansons douces… Au moment de l’emmitoufler dans ses habits pour partir en balade, avec sa maman nous constatons que le petit Auguste évite systématiquement mon regard. Tiens? C’est étrange… Probablement que je l’intimide, (Faut dire qu’on ne se connaît encore pas…)
Feu d’artifice silencieux
Bravant le froid, je m’enfonce avec lui dans les magnifiques couleurs d’une nature automnale. C’est pour moi un temps pour parler avec Dieu. Je ne peux que le remercier pour toutes les merveilles qui nous entourent et, tout particulièrement, pour celle que je pousse. Une petite heure ensemble, où je leur exprime à l’un comme à l’autre, des choses profondes et sincères.
L’attrapeur
Nous retournons à la maison et au moment de déballer le petit promené, quelque chose nous surprend, ma fille et moi: le petit ne me lâche plus du regard, il semble subjugué (!?)
Après avoir salué ce délicat petit monde, je reste songeur. Durant le chemin du retour, je sens très distinctement en moi la présence de Dieu (presque physiquement!) . Une sorte de réservoir d’Amour paisible, divin, vibre à l’intérieur. C’est un peu comme un liquide aérien, valorisant, lumineux et vivant qui se serait emmagasiné dans une poche de mon âme et qui me rend léger (coa!? On a des poches!?). C’est une “concentration” de la présence du Saint-Esprit que je ressens parfois après un moment intense avec Lui.
Sûrement qu’Auguste a dû le remarquer et le vivre lui aussi.
Malheureusement, j’ai aussi attrapé froid durant la balade, une bonne sinusite qui m’a accompagné quelques jours (c’est pas malin, hein!). La prochaine fois, je tâcherai de m’emmitoufler autant que lui, pour n’attraper que du bon.
Je me réjouis déjà de revoir le petit pour refaire une balade avec lui. Je sais que durant mon voyage, les feuilles d’automne vont tomber et qu’à mon retour, les seules couleurs que je verrai encore sur les arbres, seront celles du souvenir que j’ai recueilli. Je suis heureux de l’avoir partagé avec vous.
Seigneur aide-nous à ne pas passer à côté de ces petits qui naissent dans notre entourage.
Les “riens” de Dieu, cachés dans les banalités de la vie, sont bien plus grands qu’ils en ont l’air.
Rendez-vous dans la forêt, Origine 2
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