le courrier de Jennifer

          

Jennifer m’a envoyé un courrier, que je publie avec son autorisation.

        Lettre de nouvelle du mur avec Jennifer 

Coucou Alain,

Encore merci de m’accueillir autant humainement et amicalement , j’ai envie de dire comme d’habitude ^^. Les émotions étaient vraiment uniques. 

L’atmosphère de la maison, la bienveillance et la simplicité me manquent déjà.

Voici en bas un petit témoignage à propos du mur … j’ai juste écrit ce qui sortait de ma tête pendant le trajet en train…

Merci, tu es béni et recevras constamment des bontés d’en haut.

A bientôt, 

Jennifer 

 

____ le mur ____

Je suis tombée amoureuse.

Pas du mur à rénover que j’avais devant moi, mais de la chanson que j’écoutais tout en mélangeant le ciment et en rebouchant les fentes entre les pierres. « Je suis le fils (la fille) de mon père, ça m’a pris du temps, mais mon temps est venu pour naître de nouveau » (I’m my father’s son, it took me a while, but my time has come, to be born again. Josh Garrels).

Le mur, je l’avais toujours devant moi, pendant des heures et des jours. Mais il allait être tout neuf une fois terminé. Sauf que je n’avais jamais fait de maçonnerie auparavant, donc je doutais de réussir. Comme d’habitude. Ne pas réussir. Rater. Mal faire. Ne pas y arriver, l’inverse de jouir du « ça c’est fait ». Mais de fondre le regard sur le tas de pierres superposées devant moi – c’est drôle, j’ai dû monter sur une échelle pour y accéder – ‘jusque là, tout va bien.’ Mais du coup je ne voyais pas ce que les autres bénévoles avaient déjà accompli bien avant. On reconnaît la main de chacun, le ciment est différent un peu partout. Mais c’est pas grave, ça tient . Et ça donne une touche d’originalité. Eux au moins ont réussi. J’allais moi aussi relever le défis de l’originalité?

          

La Bible dit, “Voici, je t’ai gravée sur mes mains. Tes murs sont toujours devant mes yeux” (Esaïe 49.16). 

Mais de quels murs parle-t-elle? Ce sont les murs de ma vie. Ceux qui m’empêchent justement de voir plus loin que le bout de mon nez? D’un côté, oui.

Et justement, quand j’arrivais chez Alain, je n’allais pas bien au dedans, car je me retrouvais devant un tas de pierres que je vois depuis toute petite. Une affaire de famille. Comme d’habitude. Mais là j’en pleurais dans le train à l’aller, et je me demandais qu’est-ce que j’allais bien faire pour aider Alain dans un pareil état.

D’un autre côté, non. Le mur dont la Bible parle, ce sont aussi les murs reconstruits avec ardeur, ferveur, transpiration, technique, savoir-faire, pour se reconstruire, après la conversion. On est jamais fini aha! on apprend toujours. 

Je suis retombée amoureuse plutôt alors. À l’aide d’une nouvelle chanson que je ne connaissais pas encore. Du créateur de pierres et de pensées encourageantes de toujours pouvoir recommencer. Qui m’aide à fixer mon regard sur Dieu, et sa création, plutôt que le mur mal isolé qui laisse passer trop de froid en hiver.

Dieu ne t’oublie pas. Il connaît les murs pas finis et les murs cassés qui ont besoin d’aide ou de renouveau. La conversion ne m’a pas changée. Mais me transforme et m’écarte, pour ne plus fixer ces murs mais plutôt vivre dans la pièce qui est là pour danser avec la musique (et les autres personnes qui sont là).

Et ainsi je rebouche les trous – surtout dans mon âme.

Nous ne sommes pas le fruit du hasard, mais de la vie. Et je le sens bien, ce cœur qui bat. Je repars bien plus légère – avec 25kg de ciment sur le mur, heureusement pas sur les épaules..

Avis aux amateurs de maçonnerie.

Merci Jésus

PS: mis à part du travail pour Alain et “la maison miracle”, j’ai été réellement ressourcée pour continuer à être transformée par Lui, en passant du temps dans la forêt et avec les voisins du haut : la coloc que je n’oublierai pas de si tôt ! 

       Voire les photos sur le coin des bénévoles

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