Madame De Pussec 2/3

Suite de Madame De Pussec 

Pour lire la première partie de cette histoire:  Partie 1

2/3

La Bible, ahlalalala comment dire…

J’ai commencé à la lire dans ma chambre, mais au lieu de calme et sérénité, elle m’apporte du trouble. Un trouble intéressant, une révolution attendue en secret. En effet, je peine à contenir les mille questions que ces textes sacrés provoquent en moi. Elles sont bien trop grandes pour la petite façon de voir que j’ai eu jusqu’à ce jour et je ne sais comment gérer. Si seulement il y avait au moins une personne avec qui je puisse les partager, ne serait-ce qu’en deux. C’est à se demander si je ne suis pas le seul croyant sur terre? En 15 ans de vie, je n’ai croisé personne qui vit la même chose… Serait-il possible que Madame De Pussec soit une alternative… ?

Petite péripétie, pour mieux comprendre la situation :

Mon neveu est-il malade ?

Lors d’un séjour en Espagne, ma tante ne savait pas trop que penser de mon nouvel intérêt pour « les questions religieuses ». Elle voyait bien que Dieu me passionnait, que ça me rendait plutôt bon. Mais voilà, trop selon elle, car les bonbons dans notre société avides se font croquer!

Inquiète, elle m’avait donc conduit auprès d’un prêtre. Car abusée par l’habit religieux, le titre officiel et la grosseur de sa cathédrale, elle avait estimé qu’il devait être un spécialiste de la question. Mais c’était là une déduction aussi pertinente que celle d’une jeunette qui estime un véritable mâle à son costard, à son nom qui fait John Wayne et à la Ferrari qu’il conduit (rouge, la Ferrari !).

Oui, sans aucun doute, je doute.

Face à ma foi naïve, le prêtre riait intérieurement à gorge déployée tel le méchant dans un vieux James-Bond. Mais, habitué qu’il était à faire semblant, caché derrière un protocole de rites traditionnels, ça se traduisait par un sourire condescendant tout au long de la conversation…. heu, de la consultation. Il m’avait dit que « même lui » n’était pas sûr de l’existence de Dieu et encore moins que la Bible puisse être Sa parole. Par contre, il concédait volontiers que le jour où la science parviendrait à capter les paroles qui flottent dans l’univers, nous saurions alors ce qu’a réellement dit Jésus…

Ça m’hallucine toujours de voir comment les gens qui estiment trop simpliste de croire Jésus n’ont par contre aucune difficulté à matcher sur des élucubrations fantaisistes, qui n’ont pour elles que d’être bien emballées dans du langage savant !

Quelle déception de ne pas trouver de foi dans un endroit qui se targue d’en être le temple… Non seulement ce mec en uniforme de comique ésotérique arrivait à le porter en gardant son sérieux (belle performance, j’avoue!), mais en plus il n’était pas du tout habité par le même délire que moi. Pire encore, il avait réussi à barricader son cœur pour que ça ne puisse surtout pas l’atteindre. Je me doutais bien que tous les religieux ne sont pas à même enseigne, mais sur le moment, je me suis senti terriblement seul….

Heureusement qu’il y avait tonton Paquito chez qui j’avais trouvé de la foi à l’état pur, mais bon, bien cloisonnée dans un coin de sa tête, pour pas que ça déborde trop sur la vie active. Ensemble, on se tapait de ses conversations passionnées… et pourtant, il n’avait pas la capacité d’endiguer tout mon enthousiasme (chez moi c’était déjà total décloisonné) ni de le comprendre vraiment. Je crois que parfois je le faisais flipper! 

Bon, revenons en Suisse:

L’or en barre

La dernière sonnerie scolaire annonçant l’armistice, la fin du catch, finit de disperser les élèves qui l’étaient déjà. Si aujourd’hui je n’en peux plus d’attendre la fin du cours, ce n’est pas pour les mêmes raisons que d’hab. Il faut absolument que je parle à madame De Pussec entre quatre yeux (six si on compte les reflets dans ses verres de lunettes).

Je me retrouve enfin seul avec elle et me risque à me dévoiler. J’ai pour elle de curieuses questions du genre:

– Comment se fait-il que dans l’ancien testament, Dieu demande de zigouiller les habitants de Canaan, pour faire place à ceux d’Israël ?! Est-ce compatible avec un Dieu d’Amour ?

Malgré la distance protocolaire qu’elle maintient entre nous (old school oblige), ses réponses sont dépourvues d’ironie, pertinentes et limpides. Je devine qu’elles sont le résultat d’une réflexion déjà maturée dans une croyance respectueuse. Ok, c’est loin d’être baigné dans de la béatitude extatique, mais c’est du solide. En effet, à aucun moment elle ne cherche de plates excuses à Dieu pour ne pas toujours correspondre à nos critères humanistes à la mode du moment. Et ça, mes amis…. c’est de l’or en barre !  

Vous aimeriez que je vous dise ce qu’elle m’a répondu, hein ? Bah non, y a pas de raison que je sois le seul à galérer, débrouillez-vous ! D’où vous avez entendu que l’or ça se trouve si facilement… ?!  (Bon, bon, ok, si vous êtes attentifs, je vous laisserai quelques pistes de réponse dans mon livre qui sortira en 2020… ;))

A suivre….

Partie 3

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